La gravure sur bois

Pour compléter la présentation générale des trois grandes familles d’estampes, intéressons-nous à la gravure sur bois et à la xylographie, techniques d’impression “en relief”.

La gravure sur bois et la xylographie sont des techniques d’impression où les parties creusées deviennent les blancs de l’image (comme pour un tampon encreur). De nombreux artistes ont pratiqué ces techniques, mais elle ont surtout été célébrées par les expressionnistes allemands pour leur aspect “acéré” et leur rapidité d’exécution.

Conrad Felixmüller, woodcut bloc and print
Un bois gravé et l’image qui en résulte

La xylographie

Le graveur taille une plaque de bois grâce à différents outils de manière à laisser apparaître le dessin. Il grave en réalité les blancs de la future image, l’encre se déposant uniquement sur les parties laissées intactes du bois.
Pour imprimer en couleur, on créé un premier bloc, le “maître”, utilisé pour les lignes de contour et encré en noir. On utilisera un nouveau bloc pour chaque couleur, ce qui rend le processus fastidieux. L’essence du bois, la variété d’encre et le type de papier sont autant de variables permettant de créer des effets et textures sur l’estampe tirée. Le type de presse utilisé (automatique, manuelle ou encore à la main) permet de varier l’opacité de l’encrage.

Emil Nolde, Prophet, 1912, 32 x 22, éd. De 20 à 30 (© MoMa)
Emil Nolde, Prophet, 1912, 32 x 22, éd. De 20 à 30 (© MoMa)

La gravure sur bois

Le procédé est fondamentalement le même que la xylographie, sauf que la partie du bois utilisée est moins résistante, ce qui permet de le graver avec des pointes et d’obtenir des détails plus fins. À noter que l’anglais (woodcut) et en l’allemand (holzschnitt), ne font pas la différence entre les deux procédés.

Les graveurs japonais sont les maîtres incontestés de cette forme d’art. Vous connaissez sûrement la Grande Vague d’Hokusai. Mais sachez que les estampes japonaises renferment de merveilleux trésors !

Si vous voulez en savoir plus, je vous conseille cet article sur l’estampe japonaise.

La linogravure

Ce procédé, apparu tardivement, utilise les propriétés du linoléum (mou et sans grain) pour obtenir des gravures plus lisses et facile à réaliser. Pour produire une estampe en couleur, la première couche d’encre peut être facilement taillée afin de réutiliser le bloc pour la seconde couleur. Parmi les inconvénients relatifs à ce matériau, les tirages successifs usent rapidement le bloc qui ne peut produire plus d’une dizaine de tirages de bonne qualité.

Picasso, Homme barbu, 1962, 35 x 27 cm (©DR) estampe, lithographie, linogravure, gravure sur bois
Picasso, Homme barbu, linogravure 1962, 35 x 27 cm (©DR)